Histoire des ponts
Les ponts antiques
Les ponts antiques, construits en bois, ne résistaient pas aux intempéries. Ils
étaient réservés au franchissement d'obstacles naturels comme les cours d'eau.
Les ponts de pierre remontent à une très haute antiquité. Ils étaient constitués
de travées droites en bois reposant sur des piles en maçonnerie faites de
briques cuites. L'emploi de voûtes en pierre a vraisemblablement pris naissance
en Asie.
Les ponts romains
Les Romains ont édifié de robustes ponts en plein cintre reposant sur des piles
épaisses. Ils en ont construit beaucoup, notamment en Gaule. Certains subsistent
comme le Pont du Gard. Beaucoup ont cependant été détruits à
cause de la faiblesse de leurs fondations.
Les ponts médiévaux
Au Moyen-âge, un nombre considérable d'ouvrages aux formes variées et hardies
apparaît, le plus célèbre étant le Pont d'Avignon (photo ci-contre). Certains
sont encore en service et supportent de lourdes charges. Au lieu des larges
dalles ajustées des Romains, on se sert de pierres plus petites, mais calibrées.
Par la suite, les procédés de construction s'améliorent et notamment les
fondations. Il reste de cette période le Pont Notre-Dame (1500-1507) et le Pont
Neuf (1578-1606) à Paris.
Aux 17 et 18ème siècles
C'est au XVIIIème siècle que la construction des ponts en maçonnerie évolue le
plus . Les piles sont plus légères, les voûtes plus nombreuses et les ponts plus
bas, comme le Pont de la Concorde à Paris construit entre 1787 et 1792 (photo
ci-contre). A la fin du siècle apparaissent les premiers ponts en fonte.
Aux 19 et 20ème siècles
Dès le XIXème siècle, l'invention du chemin de fer a entraîné un développement
sans précédent des transports. Les ponts se multiplient. Les ponts métalliques
apparaissent, comme le Viaduc de Garabit de Gustave Eiffel, et les ponts
suspendus.
Le XXème est le siècle du béton. L'apparition du béton armé puis du béton
précontraint rend les ingénieurs de plus en plus audacieux. Le plus
spectaculaire est certainement le Pont de Normandie. Conçu par les services
techniques de l'Équipement (le SETRA) et la DDE de Seine-Maritime, c'est l'un
des plus longs ponts à haubans du monde : 856m de portée centrale et 2km200 de
longueur. Ses deux pylônes font 214 mètres, soit la hauteur de la Tour
Montparnasse à Paris (56 étages). La circulation des cargos du port de Rouen
imposait un franchissement à plus de 50 m au-dessus des eaux. Résultat de six
ans de travaux, c'est un produit de haute technologie par ses méthodes de
construction et ses matériaux, sophistiqué jusque dans la forme de son tablier
en aile d'avion, lui permettant de défier les vents de plus de 250km/h.
Aujourd'hui
Les grands ouvrages sont systématiquement étudiés avec l'aide d'un architecte
spécialisé, aussi bien du point de vue esthétique qu'environnemental.
Un pont est un ouvrage d'art destiné à permettre le franchissement d'un obstacle (cours d'eau, voie de communication…) en passant par dessus. Un pont peut supporter une chaussée routière, une voie ferrée, un canal (pont-canal) ou une canalisation (oléoduc, aqueduc, etc.). Un pont provisoire peut aussi être constitué par des bateaux spécialisés (pont de bateaux). Plus généralement, il désigne un point de passage ou de transmission (de matière, d'énergie, d'information) entre deux zones.
Le pont doit donc avoir un tablier (plate-forme qui constitue le plancher d'un pont) assez large et long. Il y a quelquefois des défis qui sont plus difficiles à relever que d'autres. C'est le cas où des ponts doivent relier les berges d'un lac, d'un ravin ou d'un estuaire...
Ces ponts doivent être assez robustes pour supporter leur propre poids ainsi que la charge que l'on veut leur faire porter (gens, automobiles, camions, trains...)
De plus, ces ponts doivent supporter le mauvais traitement que la nature leur fait subir tels la pluie, le vent, les tremblements de terre, le gel et le dégel.
En dernier lieu, un pont doit être esthétique, c'est-à-dire qu'il devra être beau et ne pas cacher la vue de l'environnement.
Les ponts sont subdivisés en :
Aqueduc : Pont supportant un canal, une conduite d'eau.
Ponceau : Petit pont à
une seule arche, une seule travée.
Pont élévateur ou pont de graissage :
Appareil de levage pour entretenir et réparer un véhicule à hauteur d'homme.
Pont-canal : Pont permettant le passage
d'un canal au dessus d'une voie, d'un cours d'eau. Pont mobile: Pont dont le
tablier, mobile en partie ou en totalité, permet d'interrompre le passage.
Pont levant : Pont
dont le tablier subit un déplacement vertical, tout en restant horizontal.
Pont tournant : Pont
dont le tablier pivote autour d'un axe vertical.
Pont levis ou pont basculant :
Pont dont le tablier est mobile autour d'un axe de rotation horizontal.
Pont à poutres : Le plus simple de ces ponts se compose d'une seule travée appelée poutre, elle est en bois, acier ou béton. Lorsque la distance de franchissement augmente, les extrémités des poutres reposent sur des piles.
Le pont à poutres est essentiellement conçu d'une structure horizontale rigide reposant sur deux piliers, un à chaque extrémité. Tout le poids du tablier, ainsi que celui des voitures et des gens, est directement supporté par les piliers. La compression s'effectue donc vers le bas sur les piliers.
Puisque le tablier plie, la compression se produit sur le dessus du tablier et cette portion du pont rétrécit. Pendant ce temps-là, la portion du dessous du tablier s'étire, donc elle subit la tension.
Une solution: Dissiper les forces :
Plusieurs ponts et viaducs utilisent des poutrelles d'acier. Ces poutrelles, placées soit au dessus ou au dessous du tablier, vont absorber une partie des forces de compression ou de tension. Plus la poutrelle est loin du tablier, meilleure est son efficacité.
Pont en biais : Pont
dont le tablier n'est pas perpendiculaire aux rives, il est donc plus long. Pont en dos d'âne:
Pont dont le tablier présente une bosse à deux pentes.
Pont en arc : Utilisé
lorsque la brèche à franchir est large et profonde. Le tablier peut être au
dessus, au milieu ou au dessous de l'arc.
C'est aux Sémuriens que revient, vers l'an 3500 avant Jésus-Christ, l'idée d'assembler des pierres sous forme d'arche. Les Romains acquirent une très grande habileté dans la construction des arcs en pierre grâce, en particulier, à la découverte des ciments naturels. Ces arches atteignaient jusqu'à 30 mètres de portée.
Pont-Neuf de Paris
Du XVIème au XVIIIème siècle, les arcs de ce type ont permis la réalisation d'ouvrages remarquables, tels que le Pont-Neuf à Paris, construit à la fin du XVIème siècle. Les arcs de ces ponts peuvent être construits en fonte, ce qui permet d'atteindre une portée maximale de 72 mètres. Ceux construits en béton armé permettent d'obtenir de longues portées par rapport aux autres matériaux (le record est de 390 mètres de portée avec le pont de Krk en Yougoslavie )
Pont suspendu : Pont
dont le tablier est supporté par des câbles métalliques prenant appui sur deux
pylônes et accrochés sur chaque rive à des massifs d'ancrage; Le tablier est
relié aux deux grands câbles porteurs par des suspentes (câbles verticaux).
L'origine des
ponts suspendus, sous la forme de passerelles accrochées à des lianes, est très
lointaine. Ce n'est qu'au XVIIIème siècle, avec les barres et les
fils en fer ou en acier, que naissent les premiers ponts suspendus. Les méthodes
de construction ainsi que le choix des matériaux utilisés étaient très limités.
Cependant, grâce à des techniques de plus en plus développées, cela permet aux
ingénieurs de fabriquer des ponts assez fiables.
La structure classique des ouvrages modernes est essentiellement constituée de
câbles parallèles, qui sont les organes les plus caractéristiques des ponts
suspendus, supportés par des pylônes et ancrés par des massifs extérieurs.
Pont à haubans :
Le tablier est supporté en plusieurs points de la travée par des câbles d'acier
dont l'autre extrémité est accrochée à un pylône.
Les ponts à haubans, sont en quelque sorte une sous catégorie des ponts suspendus. Ils ne tiennent pas, comme les ponts suspendus, grâce à deux câbles principaux, mais grâce à de nombreux câbles obliques partant d'un pilier supportant le tablier.
Pont de bateaux :
Pont fait de bateaux reliés entre eux. - Pont roulant: appareil de levage se
déplaçant sur des rails en hauteur.
Pont à transbordeur :
Pont à tablier élevé auquel est suspendue une plate-forme mobile,
pour le franchissement d'un fleuve, d'une baie.
Passerelle :
Pont souvent étroit, réservé aux piétons.
Viaduc : Pont de grande longueur,
généralement à plusieurs arches, permettant le franchissement d'une vallée par
une route ou une voie ferrée. Rampe d'accès à un pont suspendu.
Un pont peut être réalisé en béton, en maçonnerie, en métal ou dans d'autres matériaux pour des ponts de faible longueur : bois, cordes, bambous (ponts de singes).
Ordinairement, la structure d'un pont est la suivante :
un tablier constitue la partie qui supporte les voies de circulation,
des culées servent de point d'appui aux extrémités du tablier,
des piles soutiennent le tablier entre les culées, si la longueur du tablier le nécessite. Elles peuvent le soutenir de manière indirecte, par exemple avec un système de câbles, comme dans les ponts suspendus.
En France, « Les Ponts » est une locution qui désigne aussi l'École nationale des ponts et chaussées.
En langage familier, faire le pont, c'est prendre un jour de congé entre deux jours fériés pour bénéficier d'une période de vacances continue...